Comment Éliminer les Nids de Chenilles Processionnaires Du Pin

Vous avez repéré des nids en forme de cocons géants à la cîme des pins de votre jardin ou à proximité ? Des chenilles poilues se suivent à la queue leu leu sur votre terrasse ? Attention ! Ce sont des chenilles processionnaires, leur contact est très irritant ! Voyons comment s’en débarrasser en toute sécurité.
À la fin de l’hiver et au début du printemps, la température se réchauffe, c’est à cette période que ces ravageurs aux poils irritants sortent de leur cocons blanchâtres et qu’ils peuvent gravement blesser à leur contact, les enfants et les chiens (éviter le contact avec la truffe, la langue et les muqueuses, celles-ci peuvent vite gonfler et lui être fatal).
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Chenilles processionnaires, que faire contre cette chenille poilue urticante ?
Des colonies de chenilles processionnaires ont commencé à apparaître ses dernières semaines, ne les touchez pas, leurs épines filamenteuses peuvent causer de graves symptômes (irritations et lésions cutanées, plaques rouges, réactions allergiques, troubles respiratoires, choc anaphylactique…).
Bien qu’auparavant limité au sud de la France, le réchauffement climatique a vu l’infestation de ces parasites s’étendre vers le nord jusqu’à Paris et au-delà. Se nourrissant des aiguilles des pins, ces xylophages peuvent gravement défolier les arbres et les rendre plus vulnérables aux attaques de ravageurs ou de maladies.
Attention danger : poils volatiles urticants !
Le mécanisme de défense de la chenille processionnaire du pin, lorsqu’elle se sent menacée, est la libération de petits poils volatils en forme d’aiguilles qui injectent du poison. Ces poils peuvent facilement tuer un animal, surtout s’ils pénètrent dans la gorge de celui-ci où l’enflure peut affecter sa capacité à respirer. Selon sa sensibilité, un humain peut se retrouver légèrement ou gravement affecté.

La toxine contenue par les soies urticantes de la chenille processionnaire du pin, Thaumetopoea pityocampa schiff, met en danger le bétail, les animaux domestiques mais aussi les êtres humains. De plus, sa vorace activité défoliatrice réduit la croissance et fragilise les forêts de pins et cèdres contaminés.
Depuis 2011, les traitements chimiques par pulvérisation dans l’air sont interdits et, depuis le début de cette année, il est illégal de pulvériser des pesticides sur les colonies ou les nids des chenilles (ils sont blanc soyeux et ressemblent à de la laine de coton, souvent nichés dans les conifères).
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Les nids peuvent être repérés en hiver, ils sont en forme de ballons de rugby, amassés en boules de coton géantes sur les branches des pins, ils peuvent contenir des centaines de chenilles et de larves. Les chenilles en développement quittent leur nid la nuit pour se nourrir de la sève et des aiguilles de leurs arbres hôtes, les endommageant. Plus tôt le problème est traité, mieux c’est pour l’arbre en question. Évitez aussi de toucher les nids à mains nues.
Si elles ne sont pas traitées, les chenilles sans haute surveillance, finiront par atteindre une maturité suffisante pour quitter le nid, où elles seront immédiatement reconnaissables à la façon dont elles voyagent. Elles s’attachent toujours à l’arrière et à l’avant les unes des autres pour former une procession. Seule la première sait où elle va, les autres la suivent aveuglément comme un seul.
Par temps chaud, ces lépidoptères (Lepidoptera) quittent le nid et descendent l’arbre jusqu’au sol où ils marchent en longues lignes à la recherche de terre molle et sèche facile à creuser pour s’enfouir sous la terre.
Brûler les nids est une bonne solution, mais l’opération est délicate !
La façon la plus simple d’en réduire le peuplement, est de détruire le nid si les chenilles sont encore à l’intérieur – c’est une opération délicate. Si vous pouvez atteindre le nid de la chenille processionnaire du pin en toute sécurité, alors vous devriez prendre des mesures pour l’enlever.
Plus le nid est petit, moins les chenilles sont développées et donc plus elles sont faciles à détruire. Portez des gants et des vêtements qui couvrent la plus grande partie possible de votre corps et détachez le nid de l’arbre en coupant la branche sur laquelle se trouve le nid. L’idéal serait de couper la branche avec une scie télescopique par échenillage, pour éviter tout contact direct avec le nid.
Dès que le nid est au sol, brûlez-le pour vous assurer que ses occupants sont morts.
À l’aide d’une pelle de jardin, récupérez le nid pour le déposer dans un seau en métal et l’amener loin des aiguilles de pins très inflammables sur le sol, versez un peu d’alcool à brûler et jetez une allumette dans le seau pour brûler le nid en toute sécurité.
Par la suite, changez tous vos vêtements pour vous assurer qu’aucune partie du nid ne s’y soit attachée. Si vous ne vous sentez pas de le faire, ou si le nid est haut dans l’arbre et hors de votre portée, même avec une échelle, contactez votre mairie pour obtenir des conseils, celle-ci peut vous suggérer une entreprise de lutte antiparasitaire.
Vous pouvez brûler les chenilles processionnaires sur un chemin (terre goudron, non inflammable) ou une terrasse en versant un peu d’essence ou d’alcool à brûler avant de jeter une allumette. Prenez les mêmes précautions que vues plus haut.
Piétiner les chenilles pour les tuer est une très mauvaise idée !
Certains imprudents tuent les chenilles en les piétinant, c’est évidemment une technique à proscrire, ce n’est pas sécuritaire, de nombreux poils urticants des chenilles vont se disperser, certains pourraient vous toucher ou pire s’envoler jusque vos voies respiratoires. Ils seront aussi dangereux pour vos animaux de compagnie. Et ce durant de nombreux mois !

Les pièges écologiques pour réduire la prolifération des chenilles processionnaires
L’institut de recherche INRA propose également une autre méthode de piégeage, adaptée aux jardins. Elle consiste à installer un piège à chenilles (contenant des appâts à base de phéromones qui attirent les mâles qui se retrouvent alors coincés). Équipé d’un collier entourant le pied de l’arbre, et formant un couloir avec un trou menant à un sac plastique. Cet “éco-piège” peut ensuite être brûlé.
Cette méthode est super efficace et sans danger, les chenilles marchent le long du collier avant de tomber inexorablement dans le sac. Cela permet d’éviter au maximum le contact direct avec les chenilles. Il est ensuite facile de les brûler sans danger, si l’on suit à la lettre les précautions d’utilisation expliquées sur la documentation du piège.
Les traitements biologiques…
En préventif, vous pouvez aussi vous tourner vers la lutte biologique en utilisant un traitement naturel que vous trouverez en jardinerie : le bacille de Thuringe ou Bactospéine (Bacillus thuringiensis). En le pulvérisant sur l’arbre, les larves qui ingèreront ces toxines mourront. Attention à la date de péremption du produit qui ne se conserve pas longtemps ! Cette méthode peut être utilisée en synergie avec les autres.

Miser sur les prédateurs naturels…
Les prédateurs naturels comme la mésange noire (ou mésange charbonnière), le coucou et le coucou tacheté peuvent en croquer des centaines par jour et les forestiers du sud de la France installent des nichoirs dans les zones touchées. Ces dernières années, des pièges écologiques contenant des phéromones ont été mis en place pour attraper les chenilles dans le parc national des Calanques.
Les jardiniers peuvent attirer plus de mésanges noires dans leurs jardins avec une table à oiseaux contenant des graines de tournesol noir, des coeurs de tournesol et, parfois, du sui, mais aussi des cacahuètes.

Comme vous pouvez le voir, l’éradication des chenilles processionnaire n’est pas si facile, car si vous avez anéanti tous les cocons de votre jardin, sachez que les papillons voyagent et qu’ils peuvent revenir l’année suivante le ré-infester d’une part, et que, d’autre part, les larves en terre peuvent en sortir l’été suivant ou attendre celui d’après… Une lutte inexorable est d’ailleurs souvent de mise. Pratiquer aussi à la fin de l’été, l’élagage de vos résineux en supprimant les rameaux.
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Pour aller plus loin :
- https://193.194.79.39/dspace.univ-tissemsilt.dz/bitstream/handle/123456789/2435/MM577-052.pdf?sequence=1&isAllowed=y
- Que faire en cas d’irritation aux chenilles processionnaires ? Centre anti-Poison
- Les écrits de l’entomologiste français, Jean Henri Fabre, qui, au début du siècle dernier, a mené une étude approfondie et réputée sur les chenilles.
- Les travaux de Jean-Claude Martin et Catherine Bonnet, Ingénieurs d’études INRA.
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