Mildiou au jardin : comment le reconnaître et le stopper
Par Alyne
, le
25 juin 2025
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Parmi les maladies les plus redoutées des jardiniers, le mildiou occupe une place de choix. À peine les premières pousses ont-elles pris leur essor qu’il peut surgir, parfois en quelques jours, laissant derrière lui des feuilles noircies, des tiges flétries et des récoltes compromises. Très présent au potager comme au verger, il touche de nombreuses plantes : tomates, pommes de terre, vignes, courges ou encore aubergines.
Le comprendre, le repérer à temps et adopter des gestes simples permet bien souvent de limiter les dégâts, voire d’éviter qu’il ne s’installe. Voici un tour d’horizon pratique pour mieux connaître cette maladie cryptogamique et agir efficacement, sans traitements chimiques lourds.
Le mildiou est une maladie provoquée par des micro-organismes de type oomycètes, souvent confondus avec des champignons, mais qui appartiennent en réalité à une autre famille. Ils se développent rapidement dans des conditions humides et douces, particulièrement entre 15 et 25°C.
Il existe plusieurs types de mildiou, chacun s’attaquant à des plantes spécifiques. On distingue par exemple le mildiou de la tomate, celui de la vigne ou encore celui de la pomme de terre. Leur point commun : ils prolifèrent lorsque les feuillages restent humides, surtout après des pluies suivies de journées chaudes.
Les premiers signes apparaissent souvent sur les feuilles : des taches irrégulières, brunâtres, parfois entourées d’un halo jaune. Le dessous des feuilles peut présenter un duvet blanc ou grisâtre, caractéristique de la maladie.
Ensuite, les tiges se tachent, noircissent, et les fruits eux-mêmes peuvent être atteints. Sur la tomate, par exemple, le mildiou peut entraîner le pourrissement complet des fruits encore verts. Sur la pomme de terre, les tubercules infectés deviennent impropres à la consommation.
Plus l’infection est avancée, plus la plante s’affaiblit, jusqu’à dépérir totalement si rien n’est fait.
Quelles plantes sont concernées ?
Le mildiou touche principalement les plantes de la famille des solanacées et des cucurbitacées. Parmi les plus sensibles, on trouve :
La tomate, en particulier les variétés anciennes
La pomme de terre, dont les feuilles et les tubercules peuvent être touchés
La vigne, très exposée en période humide
Le concombre, le melon, la courgette, à un degré moindre
L’aubergine, également vulnérable en cas de forte humidité
Les jardiniers de climat tempéré et océanique sont généralement plus confrontés à cette maladie, surtout au printemps et en début d’été, lorsque les pluies sont fréquentes.
Prévenir le mildiou : les bons gestes
La prévention reste le meilleur moyen de limiter l’apparition du mildiou, car une fois installé, il peut être difficile à éradiquer. Voici quelques gestes simples à adopter au jardin :
1. Espacer les plants
Une bonne circulation de l’air entre les pieds permet un séchage rapide des feuillages après une pluie. Ne plantez pas trop serré, surtout pour les tomates et les pommes de terre.
2. Arroser au pied
Évitez d’humidifier les feuilles. Un arrosage direct au niveau des racines réduit considérablement le risque de propagation.
3. Pailler le sol
Le paillage garde le sol humide tout en évitant les éclaboussures qui pourraient ramener les spores sur le feuillage.
4. Supprimer les feuilles malades
Dès l’apparition des premières taches suspectes, coupez et brûlez les parties atteintes. Ne les mettez surtout pas au compost, car les spores peuvent y survivre.
5. Utiliser des abris en cas de pluie
Un simple voile ou un petit tunnel peut protéger les tomates de l’humidité excessive.
Quand la prévention ne suffit plus, certaines solutions naturelles peuvent aider à freiner la progression du mildiou.
Le purin de prêle
Riche en silice, il renforce les défenses naturelles des plantes. Il s’applique en pulvérisation tous les 7 à 10 jours en prévention ou dès les premiers signes.
Le bicarbonate de soude
Diluez une cuillère à café dans un litre d’eau avec une cuillère à soupe de savon noir. Ce mélange modifie le pH des feuilles et ralentit la progression du champignon.
Utilisé depuis des décennies, il reste une solution tolérée en agriculture biologique. Cependant, son usage doit être limité car le cuivre s’accumule dans les sols. Pulvérisez uniquement en cas de forte menace, jamais en plein soleil ni juste avant la pluie.
Que faire en cas de contamination importante ?
Si le mildiou s’est trop développé, il est parfois nécessaire d’arracher complètement les plants atteints pour éviter une propagation au reste du jardin. Cela peut être frustrant, mais c’est souvent le seul moyen de sauver les cultures voisines.
Dans tous les cas, ne laissez jamais les plants malades en place après la récolte. Nettoyez soigneusement le sol, retirez les débris et évitez de replanter des solanacées au même endroit l’année suivante.
Existe-t-il des variétés plus résistantes ?
Oui, certaines variétés de tomates, notamment les hybrides modernes, présentent une meilleure tolérance au mildiou. Ce n’est pas une garantie absolue, mais cela peut aider à limiter les dégâts.
Pensez aussi à diversifier vos cultures : en mélangeant les espèces et en associant les plantes, on limite les risques d’épidémie généralisée.
Le mildiou fait partie des aléas du jardinage, mais il n’est pas une fatalité. En observant bien ses plantes, en agissant dès les premiers signes et en adoptant quelques bonnes pratiques, on peut souvent limiter les pertes. Cultiver avec attention, sans tomber dans l’obsession du traitement systématique, permet aussi d’enrichir son expérience et d’ajuster son potager d’année en année. Le jardin reste un espace vivant, parfois imprévisible, mais toujours riche d’enseignements.
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