Jardin

Quels sont les prédateurs naturels du doryphore ? Découvrons les 8 ennemis principaux de ce nuisible au jardin

Par Didier C. , le 10/10/2023 - 6 minutes de lecture
predateurs-naturels-doryphores
()

Comprendre le doryphore et ses ennemis naturels

Le doryphore, plus précisément le “doryphore de la pomme de terre”, est un insecte ravageur bien connu qui fait des dégâts dans les cultures de pommes de terre. Son nom scientifique, Leptinotarsa decemlineata, souligne son caractère destructeur. Mais comme toute espèce dans l’écosystème, le doryphore a ses propres prédateurs naturels. Aujourd’hui, je vous propose d’explorer en détail ces prédateurs, leur rôle dans la régulation des populations de doryphores et la façon dont ils peuvent être utilisés dans le contrôle biologique.

L’insecte auxiliaire : les coccinelles

coccinelles pour lutter contre les doryphores

Les coccinelles sont sans doute l’une des plus connues parmi les ennemis naturels du doryphore. Elles appartiennent à la famille des Coccinellidae, et la plupart des espèces sont carnivores. Parmi celles-ci, on compte le Coccinella septempunctata, ou coccinelle à sept points, qui est un prédateur naturel du doryphore.

Les coccinelles sont non seulement capables de consommer un grand nombre de doryphores, mais elles sont également bénéfiques pour l’écosystème en général. Elles contribuent à la régulation de plusieurs autres espèces d’insectes nuisibles, rendant leur présence essentielle pour un jardin sain.

Les guêpes parasitoïdes : des prédateurs efficaces

Les guêpes parasitoïdes sont un autre type de prédateur naturel du doryphore. Ces insectes, bien que souvent craints pour leur piqûre, jouent un rôle crucial dans le contrôle des populations de doryphores. Elles pondent leurs œufs à l’intérieur des larves du doryphore, et une fois que les larves de guêpes éclosent, elles se nourrissent de leur hôte, entraînant la mort du doryphore.

©Unsplash

Les guêpes de la famille des Tachinidae, comme Celatoria diabroticae et Celatoria setosa, sont des exemples de ces prédateurs efficaces.

La nématode entomopathogène : un allié invisible

Les nématodes entomopathogènes (ou nématodes bénéfiques) sont de minuscules vers invisibles à l’œil nu qui attaquent divers insectes du sol, y compris le doryphore. Ils pénètrent dans le corps de l’hôte, libèrent une bactérie qui tue l’insecte en quelques jours, puis se nourrissent des restes, se reproduisent et sortent pour chercher d’autres hôtes.

Les espèces de nématodes comme Steinernema feltiae et Heterorhabditis bacteriophora sont particulièrement efficaces contre les larves de doryphore.

Le champignon entomopathogène Beauveria bassiana

Il existe des champignons qui sont utilisés dans le contrôle biologique des doryphores. L’un des plus notables est le champignon entomopathogène Beauveria bassiana.

Beauveria bassiana infecte les insectes en pénétrant leur exosquelette. Une fois à l’intérieur, il produit des toxines qui tuent l’insecte hôte. Les spores du champignon se propagent ensuite à partir de l’insecte mort, infectant d’autres insectes.

Ce champignon est commercialisé sous diverses formes pour le contrôle des nuisibles dans l’agriculture et le jardinage. C’est un outil précieux pour la gestion intégrée des ravageurs et il est particulièrement utile contre les doriphores de la pomme de terre. Il est à noter que, comme tout autre outil de gestion des ravageurs, il doit être utilisé de manière appropriée pour être efficace et éviter les effets indésirables sur les autres organismes non ciblés.

Les arachnides : les araignées et les acariens

©Unsplash

Plusieurs espèces d’araignées et d’acariens prédatrices se nourrissent aussi des larves de doryphores. Ils sont particulièrement utiles pour contrôler les populations de doryphores lorsqu’elles sont à un stade précoce de développement.

Les araignées chasseuses comme les lycoses, qui chassent activement leurs proies plutôt que de tisser des toiles, peuvent jouer un rôle dans la réduction des populations de doryphores. Les acariens prédateurs, tels que ceux de la famille des Phytoseiidae, peuvent également se nourrir des œufs et des larves de doryphores.

L’oiseau : un prédateur aérien

oiseaux prédateurs du doriphore

Les oiseaux sont également des prédateurs naturels des doryphores. Les merles, les moineaux et plusieurs autres espèces d’oiseaux insectivores se nourrissent de doryphores lorsqu’ils sont disponibles. Encourager la présence d’oiseaux dans les jardins et les champs peut donc aider à contrôler les populations de ces ravageurs.

Les prédateurs endémiques : les carabes

Les carabes, des coléoptères de la famille des Carabidae, sont des prédateurs endémiques particulièrement efficaces contre les doryphores. Les espèces comme Lebia grandis sont des chasseurs nocturnes qui se nourrissent des œufs, des larves et des adultes de doryphores.

©iStock

Les amphibiens et les reptiles : les gardiens du jardin

De nombreux amphibiens et reptiles, tels que les grenouilles, les crapauds et les lézards, se nourrissent également de doryphores. Ces animaux sont d’excellents alliés pour les jardiniers qui cherchent à contrôler naturellement les populations de doryphores.


Il est clair que le doryphore a de nombreux ennemis naturels, allant des insectes aux oiseaux, en passant par les nématodes, les arachnides et même les reptiles et les amphibiens. Ces prédateurs jouent un rôle crucial dans la régulation des populations de doryphores, contribuant à maintenir l’équilibre de l’écosystème.

Il est important de rappeler que ces prédateurs ne sont pas seulement utiles pour contrôler les doryphores, mais qu’ils jouent également d’autres rôles essentiels dans l’écosystème. Ainsi, la protection et la promotion de ces prédateurs naturels peuvent avoir des effets bénéfiques bien au-delà du simple contrôle des populations de doryphores.

Pour aller plus loin…

  • SABBAHI, Rachid. Utilisation du champignon entomopathogène Beauveria bassiana dans une stratégie de gestion phytosanitaire des principaux insectes ravageurs en fraiseraies. 2008. Thèse de doctorat. Université du Québec, Institut National de la Recherche Scientifique. https://espace.inrs.ca/id/eprint/285/
  • LACHANCE, Simon. Lutte biologique contre le doryphore de la pomme de terre par des lachers inondatifs de la punaise Perillus bioculatus: facteurs influencant la dispersion du predateur. Universite Laval, 1996.
  • DE LADURANTAYE, Yannick. Définition des critères d’entreposage, de transport et de distribution au champ du Perillus bioculatus, un prédateur naturel du doryphore de la pomme de terre. 2008. Thèse de doctorat. Université Laval.
  • MAYNÉ, R., BRENY, R., et al. Prédateurs et parasites du doryphore. Bull. Inst. agron. Stns. Rech. Gembloux, 1940, vol. 9, no 1-4.

Avez-vous trouvé cet article utile ?

Cliquez sur une étoile (de 1 à 5) pour voter

Note Moyenne / 5. Nbre de Votes :

Aucun vote pour le moment, soyez le 1er à voter !

Nous sommes désolés que cet article ne vous ait pas été utile !

Donnez-nous la chance de nous améliorer !

Dites-nous comment nous pourrions l'enrichir ?

Didier C.

Je suis kinésithérapeute, très tôt je me suis formé au Shiatsu (10 ans) et à la Médecine Traditionnelle Chinoise (7 ans), spécialiste en diététique chinoise. Passionné de MTC, je pratique aussi l'acupuncture. C'est avec plaisir et humilité que je participe au site Remedes-de-grand-mere.com, pour aider le plus grand nombre à trouver sa voie de guérison naturelle.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera révisé par les administrateurs si besoin.